Association de Sauvegarde du Patrimoine de Thimert-Gâtelles

1 place de la Mairie

28170 THIMERT-GÂTELLES

JE SUIS MARIE-DENYSE

...La cloche de Saint-Pierre de Thimert, toujours là dans mon clocher comme une vieille sentinelle, mais je ne donne plus beaucoup de voix, malade de mes vieux rouages !

Les pigeons ne me respectent plus, les bois qui me supportent sont fatigués, mon battant est rouillé et je me sens seule, alors qu'il y a de la place à côté de moi !

Pourtant j'étais belle. C'est le 20 janvier 1956, que j'ai été baptisée et mise en place tout en haut de l'église de Thimert.

 

Ce fût une belle cérémonie, voyez les photos de mon petit album souvenir!    

Cliquez sur le carnet pour accéder aux photos souvenir

Il y avait beaucoup de monde autour de Monseigneur l'Evêque de Chartres et de ma Marraine Mademoiselle Denise d'Audiffret. La dédicace inscrite dans ma chaire rappelle ce moment, si important pour moi.

" EN L'AN DE GRACE 1956, J'AI ETE NOMMEE MARIE DENYSE PAR

Melle DENYSE D'AUDIFFRET ET Mr PIERRE ROLLIN, Mr ANGOULVANT ETANT MAIRE ET

Mr MARIE CURE DE THIMERT.

J'AI ETE BENIE PAR SON EXC Mr MICHON EVEQUE DE CHARTRES ET J'AI REMPLACE ANNE VICTIME DE LA GUERRE DE 1939 ET QUI AVAIT ETE BENIE EN 1681"

Au dessous une citation latine :

"OMNES AD ORATIONEM VOCA ET AD DEI AMOREM TRAHE" (Tous les appels à l'amour de Dieu attirent)

Au dessous :

"ROBERT ET JEAN BOLLEE FONDEURS DE CLOCHES A ORLEANS"

Autrefois, il y avait 3 trois cloches dans le clocher, jusqu'à ce malheureux jour, le 2e de février de l'an 1701 "à une heure après midy, la foudre enleva et brisa le clocher de Thimert et emporta une des cloches sur l'église, laquelle cassa vingt milliers de tuilles ou environ, et resta suspendue entre deux chevrons, d'où elle fut retirée saine et sauve. Il faut remarquer que ce clocher était de 120 brasses de hauteur et un chef-d'oeuvre de l'antiquité pour sa mignature et structure. Et le même jour, les clochers de Menu, Saulnières, Saint-martin de Lizeau furent emportez par la même foudre. Signé : L.Guerrier Curé".

 

La flèche à été reconstruite, ou plutôt semble-t-il rafistolée, avec des proportions beaucoup plus restreintes et retrouva ses 3 cloches. Mais en 1791, les deux plus petites sont enlevées sans doute par nécessité militaire.

Celle qui reste c'est Anne, bénie en 1681 et à qui j'ai succédé, elle portait l'inscription suivante :

Disparue elle aussi pour des raisons militaires en 1939, j'ai pris sa place 17 ans plus tard !

Pendant tout ce temps le clocher est resté muet et le village est resté sourd, comme aujourd'hui, mais moi, moi je suis toujours là ! Mais ... plus que l'ombre de moi-même. 

 

Et si certains font des efforts pour me redonner de la voix, en réanimant tant bien que mal le marteau qui à mes côtés me frappe et me fait vibrer, les maux qui nous rongent sont trop graves, c'est un cœur neuf qu'il nous faut !

 

Nous sommes en attente d'une greffe.

Vite !